Poésie, savoir, pensée : huit études
Poésie, savoir, pensée : huit études
377 pages / ISBN 979-10-92653-71-7
Les poètes abordés ici – Yves Bonnefoy, Michel Deguy, André du Bouchet, Jacques Dupin et Philippe Jaccottet – sont plus ou moins marqués par le deuil du fondement mythique ou métaphysique, ainsi que des divers savoirs qui y étaient associés. Leurs œuvres présentent souvent les symptômes de cette fin qui s’annonce sans fin, en nous mettant face aux signes de l’absence, de l’interruption : le souffle, l’air, le vide ou le silence. Les quatre premières études ont pour objet les rapports entre la pensée poétique et la philosophie dans un tel contexte. Deux études sont consacrées à la tradition renouvelée de l'Ut pictura poesis. Dans la lignée du projet romantique qui voulait fédérer les arts, les poètes – en l’occurrence, ici, Yves Bonnefoy et Jacques Dupin - maintiennent des rapports étroits avec les arts plastiques. Ils oscillent, tout comme les peintres, entre images et pensées : auraient-ils l'intuition de la pensée interne à l’image produite par les peintres ? Enfin, la plupart de ces poètes ayant des relations avec le Japon, soit par leurs voyages, soit par la fréquentation de la littérature nippone, certaines de leurs œuvres – telle De nul lieu et du Japon de Jacques Dupin – sont analysées dans les deux dernières études comme les signes positifs de la rencontre de cultures éloignées, signes d’autant plus intéressants que la mondialisation qui suit son cours ne cesse d’ignorer ou d’amoindrir toute différence.
Seiji Marukawa
Seiji Marukawa est né au Japon et a fait ses études doctorales à Paris. Il enseigne actuellement l’art moderne, la poésie française moderne ainsi que la langue française à l’université Waseda à Tokyo. Ayant publié en 1999 aux Presses Universitaires du Septentrion une thèse sur la poésie contemporaine (Du Bouchet, Dupin et Jaccottet), il a complété ce travail avec la publication de Poésie, savoir, pensées : huit études, chez tituli en 2015. Il a traduit Deguy et Dupin en japonais.Cette expérience de traducteur de la poésie le conduit à publier ce second essai sur l'intraduisibilité de la poésie, dans un français toujours remarquable.