Trame

160 pages / ISBN 978-2-37365-113-3

Ce livre propose quatre méditations au lecteur, qui sont autant de "plongées" en poésie :  la tripaille d’enfance, la féroce inconscience des rapports familiaux (Deuille) ;  l’inconnu de l’amour (En compagnie d’amour) ; le chaos des choses autour du poète (Notes de tram) ;  la souffrance pour le poète de ne pas assez affronter le monde (Shshsh).

Il ne s’agit pas de brèves, mais une sorte de continuité est tout de même à l’œuvre dans ces poèmes, qu’on lira de préférence linéairement… comme un récit ? Au travers duquel se joue toujours la même interrogation : comment rejoindre la vie, son inconnu, son chaos débordant ? Comment rendre compte de ce mélange de violence et d’innocence ?

lettre d'Antoine Emaz à Anne au sujet de Trame :

"J’aime ta manière de saisir le réel, à la fois très précise dans le détail et très retenue dans ta façon de saisir les sentiments, les émotions. Les deux premiers poèmes sont d’un lyrisme quasi narratif : le premier à partir de la mort du père et de la séparation avec un temps, l’enfance; le second comme un retour sur un amour. Dans les deux cas, beaucoup de pudeur, mais deux chants de perte, même si les poèmes se détachent, un par page. Frappé par ton travail sur les coupes de vers (parfois à l’intérieur d’un mot), les enjambements, rejets… façons diverses de retrouver du lié, du mouvement continu, proche d’une prose rythmée et découpée. Très réussi.« Notes de tram » est plus éclaté; les poèmes s’autonomisent et deviennent comme des instantanés de réel saisis au vol. La dernière partie, « Shshsh », m’interroge dans sa différence; poème de la fragmentation, du poudroiement; et l’écriture bouge beaucoup avec ces vers courts, encore scindés par le jeu de /, //, ///. Je ne sais trop quel sens donner à ce mouvement dans le livre : passage d’une période d’écriture à une autre ?… Annonce de ce vers quoi tu vas ? Ou bien simplement constat de la diversité des possibles et refus d’une uniformisation de l’écriture…? Je n’arrive pas à trancher vraiment. Voilà un peu ma lecture; livre solide et fort, maîtrisé, en même temps qu’il interroge sur le poème, ce qui n’est jamais une mauvaise chose."

Lire l'article de James Sacré paru dans Poezibao le 21/2/19

Lire l'article paru dans le n°1091 de la revue Europe 03/2020